La fontaine pétrifiante

Avec La fontaine pétrifiante, Priest nous livre un roman étonnant. Car s'il surprend à chaque nouvelle oeuvre, c'est encore plus vrai avec celle-ci…

On suit donc Peter Sinclair dont la vie est en train de partir en vrille : perte de son emploi, décés de son père, rupture avec son amie, il touche le fond mais décide de s'isoler quelque temps dans le cottage de l'un des amis de sa famille. C'est là bas qu'il décide d'écrire son autobiographie en espérant que ça lui permettra de se relancer. Il ne se doute pas que son écriture va dériver, et que ce monde va devenir bien plus réel qu'il n'y parait…

Avec ce roman, Christopher Priest prend un malin plaisir à brouiller les pistes au fur et à mesure de l'avancé de l'histoire. Au point qu'à la fin, on ne sait plus ce qui est vrai ou pas, alors qu'on ne doutait de rien au début. Et au delà de ça, il pose un bon nombre de question, auxquels l'auteur ne répond jamais, laissant au lecteur se faire son idée, son interprétation. C'est une vraie réussite de ce point de vue. de plus, Priest parvient ici à mieux camoufler les quelques longueurs de l'aventure, contrairement à ses premiers romans. On se laisse donc facilement emporter dans Londre (ou Les îles, ça dépend). Et passer de l'un à l'autre sans perdre le lecteur est un petit exploit. Ajoutez à cela un final surprenant, mais qui est une totale réussite, hommage à l'art d'écrire, et ce qu'il implique) auquel est clairement destiné le livre. Sans en dire trop, le final a tout de la frustration ultime, pourtant ça n'en est pas !

Un grand roman, simplement.

Je suis mitigée par cette lecture. C'est le premier livre de cet auteur que je lis et ce n'est peut-être pas le bon pour commencer. J'ai d'abord été perturbée parce que je ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait, avant de comprendre. Et au final, même si j'ai compris la construction du récit, je ne pense pas avoir tout compris. Et même si la lecture était assez facile, le fait d'être perdue pendant la moitié du récit n'a pas aidé. Au final, même si je pense qu'une partie du propos m'échappe, le questionnement du livre est assez intéressant et mérite réflexion. Bref je suis confuse.

J'ai découvert Christopher Priest à l'occasion de ce roman perturbant, et n'ai cessé de le lire depuis. Ce qui me fait apprécier ses livres, et notamment celui-là, est ce qui peut rebuter d'autres personnes, à savoir qu'il ne donne jamais de réponse définitive. Les fins existent, mais restent ouvertes, et à chacun de se faire son idée. La Fontaine pétrifiante ne déroge pas à cette habitude. On suit un personnage dont la vie est compliqué, et qui décide d'écrire ses mémoires pour faire le point. Il se rend compte qu'il y arrive mieux en les romançant, et finit par se perdre et perdre le lecteur, au point de ne plus avoir de certitude quant à quel monde est réel, et lequel est imaginaire (à condition qu'il y en ait bien un imaginaire, et un réel, ce qui n'est pas une évidence non plus). On voyage dans les méandres d'un esprit perturbé, auquel on a appris à ne pas faire aveuglément confiance Spoiler(cliquez pour révéler)après la scène de la "pièce blanche", dont on apprend plus tard qu'elle n'existe pas telle qu'il la voit. C'est bizarre et passionnant, et fait s'interroger sur ses propres perceptions. Sans doute mon roman préféré de Christopher Priest...

Christopher Priest ("Le prestige", "La séparation", "L'archipel du rêve", "Le monde inverti"....), nous offre ici un livre ambitieux très philosophique et psychologique.

Ce n'est pas à proprement parlé un roman strictement SF.

Début de l'histoire en bref: Un écrivain (Peter Sinclair) rédige son autobiographie mais il se rend vite compte des limites imposées par ce genre littéraire. Il s'invente donc une vie parallèle complètement fictive et l'Angleterre s'efface petit à petit pour laisser place à un autre homme vivant dans une autre dimension et un autre monde avec sa mer centrale, sa cité de Jethra et les centaines d'îles dont Collago où les gagnants d'une loterie pour le moins bizarre acquièrent l'immortalité.

Ce roman dérive donc vers une fiction plus importante que le réel et nous décrit deux vies: celle de Peter et de son double littéraire.

L'intrigue qui peut paraître un peu confuse et compliquée de prime abord est très intéressante.

Ces deux histoires parallèles, malgré quelques longueurs ont beaucoup de force.

L'histoire de cet écrivain désoeuvré qui va progressivement éviter tout contact avec le monde extérieur, pour s'immerger dans son autobiographie fictive et dans cet univers exotique est assez délirante mais également très poétique.

Personellement j'ai beaucoup aimé ce livre malgré certains passages disons un peu complexes.

Adanson Marco.

Premier volet du triptyque informel de 'L'Archipel du Rêve" de Christopher Priest, La Fontaine Pétrifiante en est aussi le plus classique dans la forme, le plus "priestien" des 3 essais.

L'auteur nous raconte ici comment un homme au bout du rouleau se décide à rédiger son autobiographie. Seulement voilà, plutôt que de raconter simplement son existence, il va la transposer dans un monde imaginaire, l'Archipel de Rêve. Dès lors le récit va alterner entre phase de découverte de cet archipel et des insulaires et phases "dans la vie réelle".

Tout le sel de ce roman est justement la balance savamment dosée entre ces 2 univers, dont le but est d'égarer le lecteur, le faire douter de la réalité de ce qu'il lit.

Quelques longueurs parfois, mais impossible de décrocher avant la fin. Attendez-vous par contre à vous poser des questions une fois le livre terminé, car (d'après moi en tout cas), la fin peut-être un peu abrupte.

Ah, et question à l'éditeur/traducteur: pourquoi avoir traduit le titre original (The Affirmation), par "La Fontaine Pétrifiante". La fontaine en question n'apparaît que dans un unique chapitre et, sauf si j'ai loupé un truc, n'a aucun impact sur le reste de l'histoire...